Après un hiver plutôt froid et morose, le mois de mars annonce un redoux bienvenu. J’en profite donc pour partager avec vous quelques images et rencontres faites lors de mes errances printanières cette année. Vous pouvez cliquer sur les images pour les agrandir.
Début du mois, les rayons du soleil réchauffaient enfin la région après des semaines froides. Je décide donc de partir à la recherche des premières activités des reptiles.
Arrivé sur place, je scrute les bordures de haies et autres zones propices à l’observation des reptiles en thermorégulation. Toutefois seuls les petits Lézards des murailles semblent être dehors et en activité. Les lézards verts, leurs cousins plus imposants, et les serpents ne sont pas de la partie.
Cependant une fois arrivé à l’étang, j’ai eu la chance de tomber sur quelques Cistudes d’Europe, la seule tortue indigène de Suisse. Elles profitaient des gros troncs morts submergés pour prendre le soleil après une hibernation sous la vase au fond de l’eau.
La migration des amphibiens est l’un des grands événements du printemps. Je pars donc sur les traces des grenouilles rousses et agiles dans la forêt. Après quelques kilomètres, je tombe sur des mares temporaires crées par l’eau de pluie qui a ruisselé dans des ornières. Les zones adjacentes étant marécageuses, le sol retient naturellement bien l’eau.
J’y découvre alors des pontes de Grenouilles rousses et Grenouilles agiles. En observant bien le site et en regardant attentivement où je mets les pieds, je trouve également une dizaine de Tritons palmés qui sont en pleine parade amoureuse. Le Crapaud commun aura aussi visité l’endroit.
J’y retournerai plusieurs fois dans l’année pour voir si d’autres espèces y font un passage. J’en profiterai pour les référencer et ainsi aider à suivre les populations locales.
Mi-mars, les forêts qui me paraissaient si silencieuses cet hiver se remplissent enfin du chant d’une multitude d’oiseaux. Mésanges, grives, pics, merles, geais, pinsons, sittelles, etc… .
Ceux-ci s’activent pour se nourrir et collecter des matériaux qui seront utilisés pour la construction du nid qui accueillera les nichées de l’année. À l’instar de cette Merle noir qui remue le sol pour récolter des brindilles, tiges sèches et autres.
Autre chant qui résonne dans toute la forêt à cette époque de l’année, la Grive musicienne signale volontiers sa présence à celui qui sait reconnaitre le concert de la timide diva. Les branches n’ayant pas encore remis leurs feuilles, c’est le moment idéal pour découvrir l’espèce lorsqu’elle quitte son sapin en quête de nourriture.
Attention toutefois à ne pas la confondre avec sa cousine la Grive draine qui lui ressemble beaucoup. Le chant est le meilleur moyen de les différencier pour un œil non averti.
Le Crapaud commun habitant nos forêts, il rejoint également le mouvement migratoire de mars pour rejoindre son site de ponte. Contrairement aux idées reçues il ne passe que très peu de temps dans son point d’eau, vivant principalement sur la terre ferme avec des mœurs nocturnes.
N’utilisant pas de lumières externes ou flashs, j’ai profité de cette activité diurne pour me promener dans des zones de passage potentiel et photographier plusieurs individus.
Si vous souhaitez aussi partir à la rencontre de ces espèces, je vous rappelle qu’il est interdit de manipuler, toucher, garder, élever les reptiles et amphibiens en Suisse. Si vous devez manipuler un amphibien pour l’enlever du milieu d’une route par exemple, lavez-vous les mains avant (à l’eau claire) et après (eau et savon).
De plus le crapaud commun possède des glandes venimeuses qui sécrètent un liquide blanchâtre irritant les muqueuses.
Pas besoin d’aller bien loin pour faire des photos sympas. J’ai profité des beaux jours pour faire un peu de macro au jardin. Celui-ci étant en permaculture, sans traitement et arrangé pour accueillir un maximum de biodiversité, j’ai pu observer beaucoup d’insectes et arthropodes dont cette magnifique araignée du genre Pardosa à priori. Elle se tenait sur les pierres d’une spirale chauffées toute la matinée par le soleil.
Aujourd’hui c’est repérage pour trouver des jolis coins à Cincle plongeur au bord de la rivière. Il n’y a donc pas besoin de partir trop tôt. Une fois sur place, je commence à suivre le sentier qui longe la rivière et tombe sur une colonie d’Étourneaux sansonnets qui s’étaient appropriés des loges dans des grands arbres morts.
Continuant ma route, je tombe à plusieurs reprises sur le prince des rivières et finis par dénicher un lieu idéal pour un affût. Il faudra que je revienne tester tout ça. Visiblement la Bergeronnette des ruisseaux fréquente aussi le spot.
Ma mission accomplie, je profite de la balade et poursuis mon chemin, je tombe alors sur un bras de rivière avec un peu de courant et des beaux mouvements d’eau. Je sors mon trépied et fixe le zoom 15-55mm sur l’appareil. La lumière fait vraiment bien ressortir les couleurs du fond de l’eau et je décide de partir sur une pose longue. Après quelques essais pour trouver le rendu recherché, le résultat final me plait vraiment.
Trouvé totalement aléatoirement lors d’une sortie, j’ai pu avoir des proximités incroyables avec ce mâle Fuligule nyroca. Il s’agit du canard européen le plus rare hivernant en Suisse. D’un caractère discret, il est généralement caché parmi d’autres fuligules.
Avec le temps passé à photographier la faune, j’ai remarqué que souvent lorsque l’on se motive à rester un peu plus longtemps, ou que l’on part explorer de nouveaux endroits qui ne payent pas forcément de mine, on peut être récompensé par des observations inattendues de ce genre.
Sujet commun, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas les photographier. Je dirais d’ailleurs que ce sont les sujets communs qui aident le photographe animalier à se renouveler et trouver des nouveaux angles d’approche.
Certes cette photo de Cygne tuberculé ne révolutionne rien, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut bouder les occasions de l’immortaliser.
L’observer permet d’en apprendre plus sur son comportement, sa morphologie, ses habitudes. Ce sont des petites informations qui m’intéressent autant que prendre la photo. Par contre celle-ci me permettra de me replonger plus tard dans ce moment et me rappeler ce que j’ai pu voir et ressentir à cet instant.
Moment prisé des photographes animaliers, ornithologues et naturalistes, la parade nuptiale des Grèbes huppés est une danse envoutante avec tout un code de mouvements et d’offrandes.
Pour l’observer je me suis rendu à un spot qui permet vraiment de se mettre au niveau de l’eau tout en ne dérangeant pas les Grèbes. J’ai alors pu assister au spectacle et en ramener quelques clichés dont celui-ci qui me plaît beaucoup de par l’attitude et la séparation de l’image en 2 tonalités complémentaires aux animaux.